Le 17 septembre 2013 à Campagne, devant une cinquantaine de personnes, Véronique Olmi a parlé de son travail d'écriture placé sous le double signe de la littérature et du théâtre.
Dramaturge, comédienne, elle anime le Collectif artistique du festival Le Paris des Femmes dédié à l'écriture féminine.
La troisième édition aura lieu en janvier 2014 et mettra en avant neuf pièces en 1 acte écrites par des auteures telles qu'Emilie Frêche, Carole Martinez, Karine Tuil, Delphine de Vigan, Alice Zeniter dont le dernier roman "Sombre dimanche" a reçu le Prix du Livre Inter 2013 et bien évidemment une pièce de Véronique Olmi. Cette année le thème imposé est "La vie mode d'emploi".
Ce travail de commande peut parfois être vivifiant mais aussi difficile, voire "tétanisant" comme cela l'a été pour "La petite fille aux allumettes" où il s'agissait de revisiter un conte traditionnel ou pour l'écriture d'une série télévisée à laquelle d'ailleurs, elle renoncera, à bout de souffle.
Pourtant, elle nous dira se plier à une certaine discipline d'écriture, l'écriture étant "un état obsessionnel" auquel elle se consacre pleinement. En souriant, elle avoue "le pyjama est à l'auteur ce que le tapis rouge est à l'acteur", car elle écrit le matin dans son lit, sur un grand cahier qu'elle a longuement choisi et en écoutant de la musique. En premier lieu, elle dessine ce qu'elle visualise, jette des mots, des phrases puis fait une synthèse du cahier et dégage des thématiques, des personnages. Ensuite, elle s'octroie des pauses sportives ou de court sommeil qui sont souvent déclencheuses d'idées. L'histoire doit "arriver à maturité, m'imprégner", elle ne sait pas à l'avance ce que vont devenir ses personnages.
Souvent ses personnages lui ressemblent, comme Enzo Popov, le jeune héros de son dernier roman "La nuit en vérité". En classe de 6ème, en surpoids, Enzo vit avec sa mère, une jeune russe à qui de riches propriétaires parisiens et souvent absents ont confié leur appartement des beaux quartiers en échange d'un ménage qui va devenir très vite une tyranie obsessionnelle.
Enzo est un enfant "poreux" au monde, passionné de littérature, qui a une vie rêvée, riche mais perturbée et qui, après avoir été harcelé, va être lynché par ses camarades. Cet épisode va faire basculer le roman, qui aborde des thèmes aussi variés que la filiation, la quête des origines, la mémoire, les différences de classes sociales et l'éducation,...