delacourtLe 12 décembre 2013, la médiathèque de Villeneuve de Marsan accueillait Grégoire Delacourt pour le dernier « Rendez-vous » de l'année.

Dans une ambiance décontractée et devant une cinquantaine de personnes les paroles de l'auteur amusent, surprennent, interpellent...

Comment le publicitaire renommé est-il devenu écrivain ?
Pour écrire un livre il faut en avoir besoin. A cinquante ans le « moment » est arrivé.

Le style de Grégoire Delacourt, c'est sa force. Habitué à « découenner » les mots, ces derniers sont efficaces et les phrases vont à l'essentiel. Profondément attaché à la province et à sa région, ses romans se situent à Lille, Arras et Long car « il faut connaître un lieu pour qu'il s'en dégage un parfum de vérité ». Les personnages de ses romans sont des gens simples, ordinaires.


Mais il ne suffit pas d'écrire pour être édité. Grégoire Delacourt envoie le manuscrit de son premier roman « l'écrivain de la famille » à Jean-Louis Fournier. Trois jours plus tard celui-ci lui annonce au téléphone « c'est bien votre truc ». Les éditions Lattes le contactent l'aventure littéraire commence.


« L'écrivain de la famille » une histoire qui mêle fiction et autobiographie a pour point de départ la difficulté d'être parents. C'est une sorte de métaphore sur la difficulté d'aimer. La morale dit « tu es mon fils donc je t'aime », mais doit-on toujours aimer ses enfants ? Les enfants aussi veulent être aimés. Edouart écrit un poème à 9 ans et devient l'écrivain de la famille. Doit-il continuer à écrire, pour être aimé alors qu'il n'a aucun talent ? Ne doit-il pas désobéir et se construire sa propre histoire ?


Avec « La liste de mes envies » écrit avant la parution de « l'écrivain de la famille » l'auteur souhaite réhabiliter les métiers manuels. Le roman se passe à Arras en hommage à Jean-Louis Fournier et l'héroïne Jocelyne est mercière.

 

Ecouter un extrait lu par la Cie PropAgande Poètik



C'est un livre « chamallow » gai et triste à la fois. Grégoire Delacourt aime que l'on retrouve dans ses livres le chaud et le froid, le sucré et le salé. Pour écrire l'histoire il a voulu être une femme et s'est rmis dans la peau du personnage. Fait avec pudeur et sincérité, le pari est réussi, plusieurs lectrices lui reprochèrent d'avoir pris un pseudonyme !     "La liste de mes envies" est une fable moderne et cruelle inspirée d'une vie qui peut par bien des aspects ressembler à celle de chacun. Elle saisit la nature humaine aux entournures avec ses rêves, ses travers. Suffit-il d'avoir de l'argent pour être heureux ? En réalité, la plupart de nos envies n'ont rien à voir avec l'argent. Par contre  « On n'aime pas assez ceux que l'on aime »


Après le triomphe de "La liste de mes envies", il publie "La première chose qu'on regarde", un roman qui nous interroge en profondeur sur notre superficialité... Ce livre raconte une histoire d'amour singulière et bouleversante. Il interroge aussi profondément la question de l'identité.           La magie du livre : "prendre la plus belle fille du monde Scarlett Johansson et la mettre sur le perron d'un gars ordinaire Arthur Dreyfuss" (homonyme de l'écrivain). Drôle et tragique à la fois, parce que le personnage principal comprend "qu'on n'est jamais aimé pour soi mais pour ce qu'on comble chez les autres". S'il fallait résumer ce livre en une seule phrase, ce serait celle-ci : "Pourquoi le bonheur, c'est toujours triste ?"

 

Pendant plus d'une heure, Grégoire Delacourt nous parle de ses personnages hauts en couleurs et en malheurs : Jocelyne, Arthur et Jeanine Fourcamprez sosie de Scarlett Johanssen, aux destins tragiques.Des histoires si "vraies" que certains lecteurs croient reconnaitre la mercerie d'Arras ou retrouver un cousin perdu de vue dans le personnage d'Albert Dreyfuss.


La séance de dédicaces clôtura la soirée.