A l'heure où Diane de Margerie revient sur les relations entre Marcel Proust et son frere Robert (tapi dans l'ombre de la Recherche), nous rappellerons que Marcel, au-delà d'une oeuvre centrale qui oblitère ses autres écrits, est un homme de correspondance.
C'est l'américain Philip Kolb qui a consacré sa vie à rassembler et dater les lettres de l'auteur de La Recherche : 21 volumes, 10 000 pages et, d'après Kolb, ces 5 000 lettres ne représentent que le dixième de la production proustienne, Marcel arrivant à produire jusqu'à 18 lettres par jour !
Garnier-Flammarion nous en propose une heureuse sélection chronologique.
Les premières font partie des échanges de Marcel avec sa mère, toujours très tendre, parfois un brin agressif et en demande d'autonomie. Le lecteur y trouvera des communications avec des écrivains amis, Gide ou Cocteau, des joutes épistolaires avec ses éditeurs, Grasset puis Gallimard, des billets destinés à ses amies mondaines Mesdames Strauss et Noailles, à Robert de Montesquiou.
Proust déroule aussi sa plume sans fard avec son amant, le musicien Reynaldo Hahn et, souvent alité, expose sans complaisance ses problèmes de santé et son asthme incurable.
Sans recherche stylistique, sans ponctuation ni grammaire, comme une urgence, ces pages nous montrent que, chez Marcel Proust, la Grande Oeuvre est cependant toujours au coeur de sa production littéraire.
La sélection Autour de Marcel Proust
Les oeuvres
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